L'harmonisme rationnel

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Une société harmoniste ?

Nous avons vu qu'un harmoniste évite d'être en compétition avec autrui. Or, le système économique actuel induit fortement de la compétition. Ce système repose sur la quête d'un pouvoir personnel, sous la forme de possessions, en particulier monétaires.
On peut justifier un tel système en disant qu'il motive les égoïstes (que nous serions tous), pour travailler. Mais comme nous l'avons vu (ici), il est fortement disharmonieux.
On peut également penser que l'égoïsme n'est pas, du moins dans son amplitude actuelle, un caractère inné et immuable de l'être humain, mais qu'il est naturellement exacerbé par un système où chacun est incité à acquérir du pouvoir personnel exclusif (ne serait-ce que parce qu'en l'absence d'un tel pouvoir (en particulier, pas de possessions), l'individu peut diffilement survivre !).

Nous avons vu qu'un harmoniste rationnel cherche à agir pour moins de souffrance dans le monde. Or, il n'est pas difficile de constater que cet égoïsme induit est la cause d'une souffrance considérable, que ce soit à travers les conflits (à tous les niveaux), l'oppression, la criminalité, les injustices sociales, la destruction de l'environnement etc.
L'harmoniste rationnel est donc fortement tenté de concevoir, d'adopter et de promouvoir un système économique différent, plus harmonieux, qui ne susciterait pas autant de cupidité et d'exploitation mutuelle ! Car son objectif n'est pas juste de « réduire la souffrance », mais de la réduire le plus possible.

On peut noter également, qu'un harmoniste n'a pas besoin de carotte ou de bâton particulier pour faire un travail utile aux autres puisque c'est directement ce qu'il souhaite : travailler pour que les besoins de tous soient satisfaits aussi équitablement que possible.
On peut remarquer que travailler ainsi, par amour, entretient l'amour, et non plus la cupidité... Bref, c'est une situation très harmonieuse. D'autant qu'une économie fondée sur ce principe serait considérablement plus simple à mettre en place, avec bien moins de dégâts collatéraux...

Pour la mettre en place, il suffit qu'un certain nombre d'harmonistes se réunissent, et produisent ainsi ce dont ils ont besoin (ou de quoi l'acquérir). Ce serait une façon judicieuse de concrétiser l'harmonie.

On peut également aller plus loin en ne se contentant pas d'une révolution économique qui reposerait sur le développement préalable de l'éthique harmoniste, trop « hypothétique », et réfléchir à une économie qui pourrait s'appliquer à tout le monde. D'autant plus que le fait de se proclamer harmoniste, même sincèrement, ne signifie pas la disparition de tout comportement égoïste, du jour au lendemain... Une nouvelle économie, c'est-à-dire un ensemble de règles d'organisation de la production et de la consommation, est donc particulièrement souhaitable.

Celle-ci ne doit pas alimenter la cupidité (et plus généralement, la soif de pouvoir). Idéalement, il s'agirait donc d'une économie sans monnaie, sans possession, et sans hiérarchie. Bref, sans pouvoirs discrétionnaires, et par conséquent, beaucoup plus libérale (au vrai sens du terme !) On peut vérifier, en effet, que la possession est un tel pouvoir : c'est le pouvoir d'interdire l'utilisation d'un bien (à autrui) sans avoir à se justifier (sur la base du bien-commun, par exemple). La monnaie, quant à elle, est un pouvoir de consommer ou posséder ce que l'on veut à hauteur d'un certain montant (généralement extensible). C'est donc un pouvoir particulièrement important (pas étonnant que son existence développe la cupidité !)
Sans doute par difficulté à penser en dehors de ce qu'ils connaissent (l'argent et la possession), bien des gens s'imaginent qu'un tel système entraînerait forcément le chaos. Or, personne n'a parlé ici d'un système sans règle où chacun ferait ce qu'il voudrait (sans concertation) et où l'on s'attendrait à ce que tout aille bien simplement parce qu'on aurait supprimé les pouvoirs évoqués plus haut. Ça, oui, c'est de l'utopie !

Réfléchissons donc pour voir comment pourrait fonctionner une telle économie. La question qui se pose est « comment répartir la production et la consommation de la façon la plus satisfaisante possible. » Chacun n'a pas les mêmes préférences en terme de consommation et d'activité productive. Une idée simple serait de demander à chacun ses préférences, puis de répartir la consommation et le travail qu'elle nécessite en tenant compte de ces préférences (entre autres choses). Mathématiquement, il suffit de maximiser la somme des satisfactions, obtenue en sommant sur l'ensemble des citoyens, et pour chaque citoyen, sur l'ensemble de ses activités (de production et de consommation). C'est ce que l'on pourrait appeler l'« économie de la satisfaction maximale ».
Avec un tel système, plus de gaspillage puisque l'on sait à l'avance ce qui sera consommé, plus d'incitation à surconsommer (via la publicité et autres techniques commerciales).
Et surtout, plus de compétition (sur le plan économique du moins) ! Dans un système où chacun se servirait librement dans des magasins, il y aurait forcément des pénuries (même en imposant une dépense maximum, car on ne peut prévoir à l'avance ce que les gens vont choisir), ce serait « premier arrivé premier servi » (avec tendance à stocker en prévision des pénuries !) : il y aurait donc compétition. Pareil, côté activités productives : dans un système où chacun signale (sur un tableau de bord, par exemple) sa prise en charge de telle ou telle activité, c'est « premier arrivé premier servi »... On pourrait aussi faire en sorte que tout soit décidé collectivement en assemblée, mais ce serait très lourd, sans garantir la répartition optimale (à cause, en particulier, de l'inégalité des facultés « oratoires »).
De plus, il est aisé, dans ce système, de garantir l'équité et la soutenabilité écologique. Pour ce faire, il suffit d'interdire des distributions qui seraient trop inéquitables ou consommeraient trop de certaines ressources (pour chaque ressource, en effet, il y a un seuil de « renouvelabilité »).
Il semble donc, que si l'on s'extrait d'un certain nombre de carcans mentaux (nous empêchant d'envisager des changements suffisamment radicaux) ou peut trouver un système sensiblement plus harmonieux que l'actuel.

Bien sûr, il faut prévoir également une autre organisation politique. Un système politique est une organisation pour les prises de décision collectives (en toute rigueur, cela inclut le système économique, mais c'est plus général).
Si l'on se contente d'élire des chefs, il va y avoir compétition pour accéder au « pouvoir », puis tentation de conserver le pouvoir... Tout pouvoir doit être limité et contrôlé. Le régime le plus harmonieux consiste à décider ensemble, chacun ayant le moins possible d'intérêts exclusifs.
Chaque citoyen pourrait signaler les éventuels problèmes, les solutions qu'il entrevoit, des arguments en faveur ou en défaveur de telle ou telle solution. Tous les citoyens auraient accès en temps réel à ces informations. Ils pourraient indiquer leurs préférences pour les différentes solutions, indiquer s'ils pensent que la délibération doit durer ou se terminer. Etc.
Si l'on veut un système harmonieux qui favorise le bien commun, il serait souhaitable qu'une argumentation soit exigée, au moins pour les niveaux de préférence éloignés de la moyenne des autres, puis que les autres corrigent éventuellement leurs préférences après lecture de l'argumentation.
Pour les décisions importantes, un quota de participation pourrait être exigé.
Bref, là encore, sans rentrer plus avant dans les détails, il apparaît clairement que l'on peut faire facilement beaucoup mieux que ce qui se pratique actuellement.
Un projet conforme à ces idées, appelé "Ukratio", est d'ailleurs présenté ici.

L'harmoniste rationnel va donc promouvoir un système intelligent dans le sens du bien commun, et y participer lui-même, dans la mesure du possible. Avant cela, il doit évidemment trouver d'autres personnes souhaitant faire la même chose, de préférence, d'autres harmonistes (ça facilitera les choses).

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