L'harmonisme rationnel

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Leçon de morale 2: susceptibilité et hiérarchie

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Comme je vous l'ai promis, nous allons examiner aujourd'hui l'origine de la susceptibilité.
Nous avons vu la dernière fois à quel point ce phénomène, surtout lorsqu'il est conjugué avec la vengeance, pouvait avoir des conséquences dramatiques. Or, pour faire un maximum de bien, il est généralement préférable de s'attaquer aux causes des problèmes...

Une double origine

Il semble que ce phénomène ait deux origines psychologiques, qui toutes deux relèvent de ce qu'on appelle l'orgueil.

La première est l'attachement à un jugement favorable d'autrui envers soi-même.
Sous cette forme générale, comme nous l'avons vu, cet attachement n'est pas forcément nuisible, c'est lorsque cet attachement est excessif, lorsqu'une image défavorable de soi-même est très redoutée, que cela pose problème (à cause de réactions trop hâtives et/ou brutales).
On se doute que le caractère excessif de cette douleur est généralement la conséquence d'un vécu où la personne a été abusivement dévalorisée, déconsidérée ou humiliée.

D'où une mesure préventive à ce problème, au niveau de l'éducation : veiller à ne pas humilier un enfant, et s'il l'a été, intervenir de façon à ce qu'il relativise le problème, lui dire qu'on l'aime, que la dévalorisation n'appartient qu'à son auteur et n'est pas respectable. Lui expliquer l'importance qu'il y a à ne pas dépendre du jugement des autres, mais à se fonder plutôt sur son propre jugement. Valoriser la qualité qui consiste à tirer utilement partie de la critique plutôt que la rejeter. Il n'est pas souhaitable pour autant de l'enorgueillir, de le flatter car cela entretient une autre forme d'orgueil, qui présente aussi des inconvénients.
Juste, prendre soin de tous les enfants, avec bienveillance, ne pas s'emporter soi-même, leur consacrer du temps, de l'attention, ne pas les laisser longtemps seuls dans leurs ruminations ou à former entre eux des sociétés parallèles plus ou moins "sauvages", voilà qui fait trop souvent défaut dans un monde où chacun est très absorbé par d'autres préoccupations : assurer sa sécurité, son confort matériel, sa carrière, se distraire, avoir beaucoup de descendants (et donc, moins de temps pour s'occuper de chacun) etc.

Cet orgueil étant lié à un souci excessif de sa propre image, on voit que l'on peut en guérir par une pratique de l'esprit. On pourra développer des préoccupations non centrées sur soi-même, concernant par exemple les plus grandes souffrances, cultiver la compassion... Prendre conscience de toutes les conséquences néfastes de l'orgueil. Ensuite, prendre le temps d'observer ce qui se passe en soi lorsque l'on se sent "blessé", sans porter de jugement (sans quoi, on risque de refuser de voir les choses); observer l'émotion, puis voir quelle est sa cause, constater le peu d'importance de la chose (au regard d'autres problèmes dans le monde), son absurdité, puis passer à autre chose.

La deuxième origine de l'orgueil fait intervenir la notion de hiérarchie de domination ou rapport de domination/soumission.
Examinons plus en détail de quoi il s'agit.
Pour simplifier nous parlerons ici de hiérarchie tout court, mais il s'agit bien de hiérarchie de domination (et non pas d'une quelconque relation d'ordre).

La hiérarchie de domination

Origine de la hiérarchie

Il est important de distinguer la hiérarchie réelle, qui est une convention sociale soutenue par des sanctions et des règles explicites, de la hiérarchie "virtuelle" ou "psychologique", qui correspond à une tendance instinctive s'appuyant sur un ressenti.
C'est cette dernière qui est à la source de l'orgueil.

Cette tendance instinctive découle du concept de hiérarchie chez les animaux. Les animaux (d'autant plus qu'ils sont éloignés de nous) obéissent principalement à des instincts, ils ne réfléchissent pas logiquement aux conséquences de leurs actes sur la base d'une compréhension du monde (ce qui constitue la raison). Nous-mêmes sommes également habités par ces instincts (que l'on qualifie de tendances psychologiques), et c'est justement tout le défi de l'éthique personnelle, que de parvenir à mieux les dominer pour privilégier une démarche rationnelle, car cette dernière est plus efficace (lorsqu'on dispose de suffisamment de temps pour l'appliquer).

Le phénomène de hiérarchie que l'on observe chez certains animaux est une façon de réduire les conflits au sein de l'espèce.
Il y a logiquement de fréquents conflits d'intérêts au sein d'une espèce car ses membres ont précisément les mêmes besoins. Cette fréquence est accrue lorsque les individus se rencontrent souvent au même endroit. C'est le cas des espèces qui vivent en groupe.
Cet instinct se traduit de la façon suivante. Chaque individu du groupe perçoit tout autre individu comme lui étant soit supérieur soit inférieur, de telle sorte que l'on peut associer à chacun sa position dans cette hiérarchie (qui est une relation d'ordre). Vis-à-vis d'un individu perçu comme supérieur, il va spontanément et durablement céder en cas de conflit d'intérêt. Par exemple, lorsque deux poules se dirigent vers une même graine, la poule inférieure renonce à la graine (cesse de courir).
L'instinct hiérarchique comporte en réalité deux instincts associés : celui de respect de la hiérarchie (que nous venons de voir), mais aussi une aspiration à grimper dans la hiérarchie lorsque cela est possible. Ce dernier insinct s'explique par l'intérêt qu'il y a pour l'espèce à ce que les supérieurs (avantagés quant à leur probabilité de survie) soient les individus les plus forts et/ou les plus intelligents.

L'instinct hiérarchique est bénéfique pour l'espèce à la condition que la hiérarchie soit établie durablement et que les moyens de l'établir ne causent pas trop de morts. Cela est possible pour les animaux essentiellement instinctifs : leur instinct va les conduire à se livrer à une sorte de combat ritualisé (pas trop dangereux) et à reconnaître la position supérieure de l'autre s'il gagne à ce "jeu".
Mais pour des animaux rationnels, c'est différent, car l'individu sait qu'il a objectivement (dans le cadre du concept de hiérarchie) intérêt à tuer (son adversaire) (ou du moins, à lui faire très mal)... Or, c'est un fait que l'enjeu pour une position hiérarchique supérieure est très supérieur à celui d'un conflit d'intérêt immédiat localisé dans le temps (puisqu'il offre un avantage systématique pour une longue période de temps) ! Cela aussi, l'être rationnel le sait (contrairement à l'animal instinctif)... De surcroît, il dispose de plus de moyens de gagner, en particulier en formant des alliances (avec d'autres congénères), et donc, va remettre plus souvent en cause la hiérarchie existante (sans que cela ne soit nécessairement justifié par ses qualités personnelles).
Voilà pourquoi, il est évident que ce phénomène qu'est la hiérarchie de domination virtuelle est clairement nuisible pour l'espèce humaine et qu'il fait partie, au même titre que la soif de vengeance, des instincts devant être maîtrisés.
Notons là encore, qu'il est tout particulièrement nuisible lorsqu'il concerne une hiérarchie entre groupes...

Signes de supériorité virtuelle

Voyons plus précisément comment cet instinct se manifeste chez l'homme, de façon à mieux le déjouer, donc.
La position supérieure est manifestée et reconnue (instinctivement) par des signes. Des signes symétriques manifestent l'infériorité. Pour simplifier, nous n'examinerons que les signes de supériorité
Il y a une hiérarchie entre ces signes, des moins coûteux aux plus coûteux, ces derniers n'étant généralement employés qu'en cas d'échec des premiers.

Ainsi, signifier sa supériorité hiérarchique se fait d'abord par une façon de communiquer (action peu coûteuse), à commencer par la position du corps : bomber le torse, regarder d'en haut (pour mimer une supériorité de hauteur), mais aussi prendre un air sérieux. Le ton de la voix joue aussi son rôle : parler avec assurance, avec "autorité" (comme on dit), ainsi que son volume : parler plus fort.
Vient ensuite le contenu du message. De façon évidente, il suffit de se comporter en chef, en donnant des ordres, ou en évoquant des menaces etc. Plus subtilement, dire quelque chose sur l'autre, le critiquer est souvent perçu comme une manifestation de supériorité. Ce qui intéresse tout naturellement le dominateur n'est pas l'objet proprement dit de la discussion, mais le positionnement des individus. Ainsi, il va plutôt qualifier son interlocuteur, que décrire objectivement son comportement. Pour mieux marquer sa "supériorité", il pourra utiliser des qualificatifs péjoratifs, et plus généralement, pratiquer l'humiliation. De même, il va souvent recourir à la méta-communication, c'est-à-dire parler sur la communication elle-même, car c'est là une façon de prendre de la hauteur, de mieux gérer les choses. Il va dire, typiquement, que les propos de l'autre l'amusent, qu'il est « mort de rire », qu'il a pitié de lui, ou clore une discussion en arguant qu'il la juge stérile...
On comprend que ce genre d'attitude nuit à la communication verbale ! En particulier, le fond du discours tend à être oublié. Un individu trop absorbé par la hiérarchie vituelle, va souvent réagir à des éléments de forme, au point de ne pas entendre correctement le fond.
Mais la nuisance va plus loin, du fait d'autres manifestations de supériorité plus subtiles encore. La supériorité, en effet, peut s'exprimer par le simple fait de donner un conseil, de tenir un discours savant (au moins en apparence), car celui qui enseigne est naturellement perçu comme "supérieur", mais aussi par le simple fait d'aider l'autre, d'être celui qui apporte, voire même d'être celui qui parle par opposition à l'autre qui écoute !
Bien évidemment, ces comportements (aider, parler, conseiller et même critiquer) ne sont pas forcément adoptés dans le but d'exprimer un statut de dominant. Ils sont même nécessaires pour des raisons relevant typiquement de l'altruisme, ou peuvent découler simplement de l'impatience. Cela a pour effet de brouiller singulièrement la communication, de nuire à la coopération, en déclenchant des polémiques absurdes. Car en effet, il n'est pas toujours évident de connaître les intentions exactes de celui qui s'exprime, et les interprétations sont souvent biaisées par la personnalité de celui qui interprète. Un susceptible percevra une manifestation de domination là où il n'y en a pas forcément. À l'inverse, afin de ne pas reconnaître sa volonté de domination, le dominateur pourra toujours "interpréter" ses manifestations autrement. Impossible de s'en sortir.
Le problème est que cette communication parallèle est hâtive et inconsciente, et va donc avoir tendance, si l'on n'y prend pas garde, à prendre le pas sur l'autre.

Il est donc indispensable, pour pouvoir communiquer utilement, de toujours privilégier le fond, l'interprétation constructive et positive d'un propos (ou signe) sur celle de type "manifestation de supériorité", de faire abstraction de cette dernière. Car même si cette intention existe réellement, cela la rendra inopérante.
Si le dominateur passe, par contre, à une manifestation plus violente (en cas d'échec des tentatives précédentes), il importera alors de le dénoncer, bien entendu, car la réalité de son intention sera alors évidente... Il suffit de ne pas se soumettre et de dénoncer (le plus calmement possible!) les propos typiquement violents qui ne contiennent rien de constructif.
On se méfiera de tout ce qui peut s'apparenter à un procès d'intention, mais aussi de toute réplique un peu trop rapide ou symétrique. Par exemple une personne ayant une perception hiérarchique des choses, "répondra" à une critique sur elle, par une critique sur le locuteur, ou disqualifiera celui-ci sous prétexte qu'il ne serait pas irréprochable. Il n'est pas difficile de voir l'absurdité de la chose : pourquoi celui qui critique devrait-il être irréprochable ? Il est plus facile de constater un problème que le résoudre, et le signaler peut-être utile à sa résolution. Pourquoi s'interdire d'être utile ? Mais le dominateur ne fonctionne pas ainsi, il raisonne en terme de hiérarchie : de droits ou statuts accordés ou pas à tel ou tel...

Le susceptible est typiquement une personne, qui est très soucieuse de hiérarchie virtuelle et qui, si elle n'aspire pas spécialement à dominer, ne supporte pas l'éventualité d'être dominée. Dans certains cas (on parle alors d'hyper-susceptibilité), il a tellement peur de "déchoir" (virtuellement), qu'il voit partout (de façon généralement inconsciente) des manifestations de supériorité hiérarchique. Cela rend très difficile, toute coopération avec lui... Tout devient sujet à dispute, surtout, ce qui est tragique, tout ce qui pourrait l'aider !

Les personnes susceptibles ont souvent été victimes d'une éducation autoritaire. Une autorité un peu trop tyranique et prolongée rend très douloureux tout ce qui peut rappeler une position de dominé. Or, si l'on n'a eu sous les yeux que cet exemple de type de rapport humain, on va spontanément le reproduire, par mimétisme. Ces personnes vont donc, sans le vouloir vraiment, et en refusant généralement de le reconnaître, se comporter en dominateurs.
C'est souvent la peur d'être dominé qui rend dominateur : écraser l'autre pour ne pas être écrasé. C'est typiquement le cas chez les tyrans et autres "pervers narcissiques", qui ont tendance à user de signes de domination violents par peur de perdre leur "pouvoir".

En cas d'échec des manifestations verbales de supériorié, vient ensuite la violence physique, qui peut aller jusqu'au meurtre. Ainsi, Clovis exprima sa légitimité royale en brisant la tête d'un soldat qui l'avait défié un an auparavant (en brisant un vase précieux que le roi avait réclamé). Ainsi, les frères Kouachi ont-ils tué les auteurs de dessins jugés insuffisamment respectueux à l'égard du fondateur de leur religion. Le cri « nous avons vengé le prophète » (poussé à plusieurs reprises après leur "manifestation de supériorité"*) exprime clairement une vive émotion correspondant à une colère longtemps retenue... C'est bien l'orgueil, l'attachement à une image avantageuse ou supérieure de soi-même et de tout ce qu'on y rattache, cet instinct animal inadapté à notre espèce, qui est la cause première (antérieurement à l'instinct de vengeance) de ces violences extrêmes (et de tant d'autres!). Le fanatisme, l'idéologie, ici, est juste ce qui permet à l'intéressé de se justifier moralement, de ne pas se sentir coupable (l'orgueil encore!)

Plus banalement, le fait que, chez notre espèce, l'instinct de domination est universellement répandu et que les notifications ritualisées de supériorité sont nombreuses et insuffisamment efficaces, induit une violence importante. Si l'on ne peut dominer l'autre, on en vient à l'exterminer, et on en vient donc nécessairement à l'exterminer...
À l'heure des armes atomiques, donnant l'opportunité à cette logique d'extermination mutuelle d'interrompre rapidement l'« aventure », on comprend l'urgence absolue qu'il y a développer une sagesse prônant la domination en soi-même de l'instinct de domination.

Remèdes

Une solution pour des rapports humains de meilleure qualité serait donc d'abolir cette vision hiérarchique des choses, ou du moins, de réduire sa prégnance dans notre esprit. Comme on vient de le voir, cela réduirait considérablement la violence et faciliterait le dialogue.

Voir les choses différemment est possible, par tout un chacun, sans doute pas du jour au lendemain, mais moyennant l'imprégnation par une nouvelle vision des choses.
La compréhension de ces mécanismes instinctifs que nous venons d'évoquer serait déjà fort utile pour accélerer le processus d'amélioration.
C'est tout une culture à changer. Combien de fois n'entendons-nous pas la ritournelle « il y a forcément des dominants et des dominés » ? Pourquoi donc prendre une réalité psychologique à un instant donné comme une fatalité ? N'est-ce pas là une façon de contribuer à l'immuabilité que l'on proclame ? La vérité est que l'homme possède une grande plasticité mentale, que ses tendances ne suffisent pas à déterminer son comportement, que ce dernier résulte aussi de la réflexion, que les habitudes peuvent être changées (avec une méthode appropriée, et moyennant un certain temps).

Pour mieux contrer ce phénomène mental, il serait bon également de réduire la présence des hiérarchies "réelles", "officielles", qui par leur présence entretiennent, comme par mimétisme, leur "consoeur" virtuelle... D'autant qu'elles sont très présentes dans nos sociétés.
Nous appellons « hiérarchie officielle », la convention sociale en vertu de laquelle une hiérarchie de domination est assurée par une puissance publique (police, justice etc.) : en cas de désaccord entre deux personnes, est soutenue par la puissance publique, celle dont la position hiérarchique est la plus élevée. Cette hiérarchie est généralement partielle : elle concerne un domaine de décisions particulier.
Est ainsi soutenu un choix personnel sur la base d'une position hiérarchique de son auteur, indépendamment de la nature du choix.

Le fait est que le système politique actuel consiste dans l'élection de dirigeants (dont les décisions auront force de loi, par définition, et ne pourront être sanctionnées autrement que par l'éventuelle non réélection des intéressés). Un pouvoir aussi confortable suscite bien-entendu la course à ce pouvoir.
Le fait est que le système économique (de marché et de salariat) consiste à se soumettre en travaillant (à un patron ou un client) pour pouvoir soumettre ensuite (en tant que client). D'où la course au pouvoir... d'achat.
Pire encore, le fait est que pour utiliser quelque bien que ce soit (ce qui est indispensable pour survivre), il faut se soumettre aux désidérata de son "propriétaire". C'est plus "simple" si c'est soi-même. D'où la course à l'appropriation.
Bref, c'est toujours la course au pouvoir de domination, sous l'une ou l'autre de ses multiples formes...

Cette rivalité universelle (obligée) entretient une attitude intérieure qui, elle-même, est source de rivalité (s'ajoutant à l'autre). Chacun cherchera à « avoir raison », à « ne pas se laisser faire » etc. habitué qu'il est à cette nécessaire compétition pour dominer comme seul moyen de ne pas être dominé.

Pourtant, à l'origine de tout cela, il n'y a qu'une convention sociale. Rien n'interdit de s'organiser autrement.
Il existe d'ailleurs bien une évolution vers autre chose. Par exemple, les sociétés tendent à se donner une "constitution", un ensemble de règles sur lesquelles il y a un large consensus, et au nom desquelles seraient examinées les décisions (plutôt que de confier celles-ci à un particulier ou une élite).
C'est là une direction que l'on pourrait explorer plus avant.
Plus généralement, il serait bon de trouver un moyen de décider efficacement dans le sens d'un objectif commun, sans confier de pouvoir discrétionnaire à qui que ce soit. Il suffirait déjà d'appliquer plus sérieusement les règles de la raison et de la logique, souvent malmenées dans les domaines humains... Alors, les gens tomberaient plus souvent d'accord, et n'auraient plus besoin d'obliger un grand nombre à suivre un choix qu'ils ne partagent pas.

Il faudrait aussi cesser de faire l'amalgame entre la fonction d'organisateur et le statut de dominant, qui fait dire le plus sincèrement du monde à beaucoup de gens, que « il faut un chef ». Une personne peut se voir confier une tâche d'organisateur, de décideur a priori, sans pour autant que toute contestation ne soit interdite... En cas de contestation, l'avis le plus conforme à une éventuelle constitution pourrait être adopté, après examen par un jury, par exemple.
Il ne faut pas confondre le pouvoir inévitable qu'ont certaines personnes à un moment donné, dans toute société un tant soit peu organisée, avec la notion de pouvoir discrétionnaire, qui fait que, par convention, une décision de telle personne dans tel domaine ne peut pas être contestée et a force de droit. La fréquence des pouvoirs discrétionnaires est sans doute liée à notre instinct hiérarchique animal...

Exercices

  1. Quelles sont les deux origines de la susceptibilité ?
  2. Pourquoi la hiérarchie est-elle un concept inadéquat pour l'espèce humaine ?
  3. Trouvez une discussion, et signaler les signes de supériorité éventuels, en montrant en quoi cela empêche le dialogue d'avoir lieu.
  4. Indiquez plusieurs solutions pour éviter le phénomène de susceptibilité (au niveau individuel et au niveau social).
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